Des précautions à prendre avant de raconter :
Avant de commencer une racontée avec un groupe d'enfants, nous essayons de prendre quelques précautions dans le seul souci d'optimiser les conditions, pour le conteur et celui qui écoute :

Nous insistons auprès des accompagnateurs :
- pour qu'ils soient et qu'ils restent parmi les enfants durant la séance.
- pour qu'ils s'assurent avant de rentrer qu'ils n'ont pas envie d'aller aux toilettes.
- pour que les enfants soient confortablement installés sur des tapis ou des couvertures, ceci délimitera également clairement pour eux, et particulièrement pour les tout petits, l'espace public et l'espace du conteur.

En amont, et pour les plus jeunes, nous avons convenu avec l'organisateur de ne pas perturber leurs habitudes de sommeil, tout simplement en ne fixant pas la séance en début d'après midi.
Celà évite un public d'enfants non réceptifs parce que tout simplement fatigués.

On tente également de s'assurer :
- de la non présence de bruits parasites durant la séance (prendre en compte l'heure de la récréation par exemple...)
- de l'heure jusqu'à laquelle le groupe est disponible (heure de sortie, temps nécessaire pour aller récupérer leurs affaires, goûter prévu,...).

Un document a été mis en place par l'ANCEF.
On peut, s'y référer même s'il n'est pas spécifique aux enfants. Ils l'ont intitulé "Un petit guide à l'usage des organisateurs de conteries." (ANCEF)
Le site de l'ANCEF n'est actuellement plus actif.

Poser une ambiance, un décor :
Changer l'atmosphère de la salle qu'ils connaissent, peut leur permettre d'accepter plus facilement le départ de l'aventure sur le chemin de l'imaginaire. Une lumière dans une pénombre, un tissu de couleur, un objet évocateur du voyage, de l'ailleurs,... Il faut penser que les salles qui peuvent nous accueillir sont parfois réservées à tout autre chose.
Ensuite, ce sera à votre talent de faire oublier la réalité du lieu.

Savoir pourquoi je suis là :
L'expérience nous montre que l'échange avec le public (jeune ou moins jeune) est d'autant plus intense que l'on s'est clairement posé, avant de raconter, les questions suivantes :
- Pourquoi suis-je venu aujourd'hui leur raconter des histoires ?
- Qu'est-ce que j'ai envie de leur apporter ?
- Quelles sont les choses dont je n'ai pas envie ?

A ce sujet, cet été un centre de loisirs, (pour la première fois depuis 98) nous a demandé de lui faire parvenir un petit descriptif de "ce que nous voulions apporter aux enfants".
La demande nous a semblé un peu décalée au départ, puis, nous nous sommes bientôt demandé pourquoi jusque là, les autres n'en avaient pas fait de même.
Bien entendu nous en avions parlé 1001 fois mais, sans jamais le transcrire.
Nous avons donc pris le temps de poser des mots sur du papier et en avons fait un petit document qui a le mérite de bien formaliser les choses.
Il nous sert actuellement, à la fois, de référence et d'outil de communication. Il demeure en perpetuelle évolution. Voici une partie de ce document

Comment se mettre en condition pour mieux raconter ? :
Chacun doit avoir ses petites astuces d'avant séances :
Nous avons posé la question à une phoniatre : "Doit-on faire des vocalises avant de raconter ?"
A ceci, elle nous a répondu que ce n'était pas nécessaire comme pour le chant (sauf si vous chantez bien sûr). Elle nous a par contre conseillé de bouger notre corps et de se masser, de se malaxer le visage et d'autres parties du corps.
- Personnellement, j'aime bien me poser la question de mon degré d'envie de leur raconter (sur une échelle de 1 à 5). Juste pour repérer, sait-on jamais, une envie trop faible qui se cacherait ce jour là... et la dynamiser.

Ouvrir et fermer la séance : Les formulettes
Permettre à l'enfant de repérer clairement le monde de l'imaginaire et celui de la réalité . Les formulettes de Conteurs ont cette fonction première. Allez donc faire un tour sur ce site que nous avons mis en place.

Prendre le temps de se dire au revoir :
Ne mettez pas trop de temps à terminer. Pour les enfants, quand c'est fini, c'est fini, il est temps de passer à autre chose.
Ceci dit, prévoyez tout de même comment vous allez leur dire au revoir et comment eux pourront le faire.
Il arrive qu'un ou des enfants se lèvent, allant chercher leur veste ou leurs chaussures avant que le mot de la fin soit prononcé.
Dans ces cas là, nous n'hésitons pas à interpeler l'enfant et à lui demander de différer son désir de tourner la page... un peu vite. Et ceci dans un souci d'éducation au spectacle et de respect des personnes et des choses.

- Pourront-ils venir vous voir après le spectacle ?
- Auront-ils la possibilité de toucher aux objets, aux instruments,... ?
- Observez leur regard au moment de partir. Ont-ils envie et besoin de venir vous parler, de venir vous dire tout un tas de choses, de poser des questions,... Si c'est le cas, c'est que vous les avez "touchés".

Nous aimons bien, nous placer à la porte de sortie si les enfants n'ont pas le temps de rester(horaires obligent). C'est l'occasion pour tous, même les plus timides, de pouvoir échanger un mot, un regard, un serrement de main,...
Les "bisous-remerciements", souvent spontannés chez les tout-petits, se trouvent moins à partir de 5/6 ans.



Points de vue de Conteurs... et autres avis éclairants :